Rapport de l'année
[ Dernière mise à jour : 14.06.20 ]
Plus de textes

Une évolution mitigée. La conclusion que j'avais imaginé pour le master ne s'est pas déroulé comme prévu. Je pensais que, une fois concentré uniquement sur mon projet personnel, je travaillerai sur une simple transition de mes projets web vers une installation physique immersive. Un agencement de capteurs qui s'activeraient en fonction des mouvements et des présences, des capteurs qui s'influencerait reciproquement (par exemple une caméra transmet des donnés transformés en son, capté par un micro qui transmet les donnés en vidéos, capté par une caméra....).

Cependant, malgré ce que je pensais être des certitudes, je me suis buté sur de nombreuses aspects, de ce projet beaucoup trop vague, et vide de sens. L'immersion est un moyen et non pas le contenu. De plus cette transposition implique de nombreuses paramètres propres aux mediums.

La volonté première était d'enrichir ma recherche en la transposant au delà du web, et de la programmation particulièrement. Au travers d'installation, d'immersion sonore physique à la manière d'Alvin Lucier, de mise en espace, d'agencement. Eclater le dispositif pour le rendre physique, corporelle dans un territoire d'échange entre le virtuel et notre corporéité, un entre-deux fiction.

C'est pourquoi je me suis dirigné vers le cours d'installation performance, pour explorer le tissu de lien qui s'est dressé entre l'art sonore, les théories de l'interaction, et les humanités numériques (agencement référentiel) au fur et à mesure de mes recherches depuis ma première année. Cependant l'intégration ne s'est pas passé comme prévu et je n'ai pas réussi à prendre parti au cours complétement.

Des prémices d'installation se sont toutefois révélé intéressant, ce dispositif m'a permit de tester une première approche de la corporéité au sein de boucle numérique et de résonnance.

Cette année, au travers du cours de théorie de la communication, j'ai remis en questions certains des "fondements" théoriques sur lequel je m'appuyais pour construire ma réfléxion, en étudiant plus en profondeur par exemple internet et sa structure physique (et ses implications politiques), des concepts philosophiques que j'utilisais sans forcement en connaître les origines (rhizome et réseaux), pour cibler plus particulièrement des points de réflexions et de travail, pour éviter de me perdre dans une nébuleuse théorique non maîtriser et de rester, flottant, dans le monde des idées.

Lazare m'est apparut au début du confinement comme un moment clé et une forme d'aboutissement. Le projet qui devait me servir de plateforme de monstration et d'échange n'a finalement pas trouvé la place escompté. Cette idée du laboratoire 3D virtuel s'est révelé bloqué par l'intention que j'avais placé à lier les données du Corona avec l'environnement et les éléments de ce territoire. Le site actuel revient à un agencement plus simple de mes projets, permettant une maintenance et un accès extérieur beaucoup plus simple. Celui-ci porte toutefois un intérêt pour une époque du net art et des webring html simple et narrative. Car la navigation 3D reste encore difficile et n'est pas forcément innovante ou génératrice.

02

Présentation du travail.

Pour présenter mon travail, j'ai décidé de réaliser une site web pour montrer et archiver mes projets et textes.

La volonté était d'abord de montrer l'ensemble de ma pratique au travers de lien entre les projets, de la continuité entre les fragments comme partie d'un tout. C'est pourquoi j'ai repris le fonctionnement du schéma mental que j'utilise dans ma prise de note et de fiche de révision théorique, une cartographie qui met de côté une forme chronologique pour proposer une vue d'ensemble rapide et une multitude d'entrées. Je voulais cependant que l'on puisse avoir un apercu également visuel rapide de l'ensemble des projets, voir et comprendre mes intêrets et ma pratique graphique en quelques secondes seulement, d'où le système de vidéo au survol. Et enfin, un système de filtre permettant de se concentrer sur certains médiums particulièrement. Donc, montrer les liens entre les projets, un aperçu visuel et simple de ma pratique, et une classification par médium. C'est ce qui a motivité cette interface de recherche, et une interface EN recherche, qui me permettrait également de comprendre des liens et l'articulation de mes projets.

Cela me permet aussi de mettre en valeur ma façon de travailler, où plusieurs projets se retrouvent dans d'autres (la première version du texte qui donne lieu à une première installation, et la deuxième version a une autre installation) et non pas un gros projet manifeste de tout mes intérêts. Ceux-ci s'entrecroisent, s'enchevêtrent, une perte de l'unité au profit d'un ensemble, d'une communauté.

03

Perspectives futurs

Travailler sur un archivage régulier qui me permettra d'inscrire chaque morceau, début de projet dans l'ensemble et qu'il soit visibile et publique. Une site que l'on puisse consulter semaine par semaine en y voyant des avancées significatives. Maintenir une communication régulière avec le corps enseignement via ces plateformes d'échange qui seraient des lieux d'expérimentations, de projets constamment "in progress".

J'ai beaucoup aimé les travaux récents de Raphaël Bastide, et sa passion pour les webring. L'idée de protocole journalier qui donne lieu à une multitude de mini-fiction, qui forme au fil du temps une plus grande narration. Une forme de poèsie et d'intérêt sincère pour le web dans ce qu'il a de poétique, communaitre et de bon.

J'aimerais continuer cette investigation autour des dispositifs politiques de pouvoir impliqué dans le numérique et ses appareillages, pour situer une pratique et en révéler les implications. Sortir de ces constellations théoriques parfois trop abstraites pour se servir dans une réalité technique, social et humaine de nos réseaux. Des projets s'articulant également autour de création de réseaux locaux m'intéressent beaucoup, le web décenstralisée semble également une piste. Travailler sur des structures de réseaux, les modalités d'accès autant que sur le contenu.

Cela me paraît également lié aux enjeux enjeux de l'installation et de la mise en espace, qui reste majeur et liée à ma pratique du web. Il me faut juste trouver des protocoles de travail plus spontanées et simple à mettre en place, pour trouver des perspectives autour d'un design fiction et d'un travail d'atelier continu. Cette phénoménologie de l'interaction à travers le prisme d'un monde organique qui évolue m'intéresse, le travail de Ian Cheng m'a beaucoup intéressé dans la manière qu'il a de créer des mondes, des civilisations. L'univers du jeu-vidéo reste un champ riche et fertile autour de design de fiction et d'interaction, de la mise en espace sonore et des résonances.

04

Enjeu du mémoire

Des répétitions sont notables dans les différents textes que j'ai écrit au cours des cours théoriques. Ces répétitions démontrent une position idéologique qui se nourrit des liens entre l'art sonore, les humanités numériques et les théories de l'interaction, c'est cette position qui me tend à explorer, raconter et mettre en pratique. Le mémoire s'articulera donc entre d'une part cette fiction référencielle, et ces dites références, à la manière de l'hypertexte. Un parallèle qui me permettra non seulement de m'approprier ces concepts, mais aussi de les raconter de mon point de vue.

Je pense que ce travail de mémoire sera pour moi majeur, me permettant d'organiser et déplier les ressorts de ma pratique, articulant les concepts que je convoque tout en y incorporant mon point de vue et mon statut de désigneur.